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24 heures du mans - Page 16

  • BMW 30 CSL Groupe 2 : un coupé très sportif

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    Sur Circuit Mortel, je tiens aussi à faire revivre le souvenir de voitures qui nous ont fat vibrer sur les circuits, les spéciales ou tout simplement les routes.

               

    Cette superbe BMW a été développée pour répliquer à Ford dans les courses de voitures de tourisme (Groupe  2) à partir de 1973.

     

    Pari réussi. BMW remportera le Championnat d’Europe cette année-là.

     

    Notons que BMW confia son bolide à des pilotes de tout premier plan pour contrer les Capri. La liste des pilotes qui se battirent ave des 30 CSL comprend notamment Niki Lauda, Derek Bell, Jacky Ickx, Henri Pescarolo, Jean-Pierre Jaussaud, James Hunt, Dieter Quester et Hezemans.

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    Outre les courses de groupe 2, les BMW 30 CSL participèrent à des épreuves du Championnat du monde des marques, notamment les 24 Heures du Mans. Une d’entre elles remportera sa catégorie en 1973.

     

    Des versions groupe 5 des 30 CSL furent développées au milieu des années 70 et luttèrent contre les Porsche 935.

     

    Certaines courent encore en VHC.

     

    Pour les techniciens, nous rappellerons les caractéristiques de la version 1973 de cette voiture :

    * Moteur 6 cylindres en ligne /1 ACT ; 12 soupapes; 3.498 cm3 ; 375 ch à 8.000 tours ; boite de vitesses Getrag type 265 à 5 rapports ; 1.079 kg

     

    Thierry Le Bras

     

  • LOÏC DUVAL A L’HONNEUR

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    J’avais déjà évoqué en début d’année les belles performances de Loïc Duval en A1 GP ainsi que  son projet de disputer les 24 Heures du Mans.

     

    L’année 2008 s’est poursuivie sur la dynamique du succès pour le jeune pilote chartrain.

     

    Quelques jours avant les 24 Heures du Mans, il remportait une épreuve en Championnat de Formule Nippon au Japon.

     

    Engagé au Mans sur la Courage-Oreca N° 5 aux côtés de Laurent Groppi et de Soheil Ayari, il fêtait son anniversaire le jeudi 12 juin 2008, jour de la seconde séance d’essais officiels de la classique mancelle.

     

    Les 24 Heures sont une course dure. Et cette année, les conditions météorologiques se sont invitées au festival des difficultés qui guettent les pilotes.

     

    A mi-course, la Courage Oreca poursuit sa route malgré quelques interventions des mécaniciens. Elle s’arrête à 3 heures 56 pour un problème de commande de boite. Puis à 6 heures 26, il faut  changer de démarreur. Il faudra aussi purger une nouvelle fois l’embrayage. Des interventions qui la priveront d’un combat serré avec la Pescarolo Judd N° 17 pour la place de premier prototype LMP1 essence.

     

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    La pluie qui commence à tomber vers 5 heures du matin rend la course de plus en plus difficile. Loïc est au volant. Il effectue un triple relais et s’empare de la huitième place en prenant le meilleur sur la Porsche Spyder N° 34. Sur la piste détrempée, il réduit l’écart avec les diesel. « Ce n’est pas facile de piloter dans ces conditions climatiques », reconnaîtra-t-il.  A certains endroits la piste est sèche, à d’autres elle est détrempée. Malgré les quelques problèmes que nous avons connus, nous répondons présents. Nous tentons de conserver un bon rythme. Il faut être prudent, mais comme tout pilote, on aime attaquer. Personnellement, je me sens à l’aise dans la voiture et la pluie ne me dérange pas. Mais il y a tellement de monde derrière nous que nous avons une certaine pression sur les épaules. »

     

    L’équipage de la 5 continuera sa course parfaite jusqu’à la ligne d’arrivée qu’elle franchira en huitième position, seconde des voitures essence derrière la Pescarolo de Primat, Tinseau et Treluyer.

     

     « Je pense que le bilan est positif », analysera Olivier Panis… « Hier soir, nous sommes montés en régime et c'était très sympa : La voiture marchait bien, nous étions dans le bon rythme. Malheureusement, il y a eu l'accident de Marcel (un de ses équipiers). La n°5 a "répondu présente" et il faut souligner le bon boulot effectué par les trois pilotes (dont Loïc). Cette prestation est prometteuse… »

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    Loïc ne bouda pas son plaisir. « Je suis très heureux d'avoir rallié l'arrivée », déclara-t-il… « J'ai beaucoup apprécié mon dernier relais. Je dois dire que l'émotion au moment de passer sous le drapeau à damiers était assez intense ! »

     

    Satisfaction supplémentaire pour le jeune Chartrain, il reçut le Prix Jean Rondeau décerné chaque année à un jeune espoir du sport automobile français ayant fait preuve de talent, courage et obstination. Ses performances lors des 24 Heures 2008, notamment pendant ses superbes relais sous la pluie, font de Loïc un beau vainqueur de trophée.

     

    Depuis Le Mans, Loïc continue à s’illustrer. Il a notamment gagné une nouvelle manche du Championnat Formule Nippon à Motegi cet été.

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       Et le premier week-end d’octobre, il a réalisé une performance  magnifique à l’épreuve d’ouverture du nouveau Championnat A1 GP. Troisième de la première course, vainqueur de la seconde, il place d’entrée la France en tête du classement provisoire du Championnat !

      

    Loïc est une star au Japon où il dispute le Championnat de Formule Nippon et celui des voitures de Grand Tourisme. Les décideurs de chez Honda le connaissent bien. Ne ferait-il pas l’équipier idéal de Jenson Button au sein du Team Honda la saison prochaine ?

     

    Pour tout savoir sur Loïc Duval, n’hésitez pas à visiter  son site :

    http://www.loicduval.com/home.htm

     

    Thierry Le Bras

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  • DIDIER PIRONI, ALAIN COLAS, DEUX TRAJECTOIRES PARALLÈLES (IV)

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    Didier Pironi et Alain Colas, deux champions qui, à la réflexion, possèdent de nombreux points communs et connurent des trajectoires parallèles.

    Et pas seulement la notion de pilotage applicable tant aux monoplaces qu’aux voiliers de course, comme le fait observer Laurent Bourgnon qui, comme ses confrères, qualifie les multicoques de F1 des mers !

      
    RENDEZ-VOUS AVEC LA MORT

    Alain Colas et Didier Pironi étaient tous deux arrivés au sommet de leurs disciplines lorsque l'accident les frappa. A force de volonté, ils semblent vaincre le destin et gagner leur pari, redevenir des sportifs d'exception. Mais le sort s’acharne.

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    En 1976, Michel Etevenon, passionné de voile, mais aussi homme de communication et de spectacle, émet l'idée d'organiser une course transatlantique en solitaire française. Elle partira de Saint-Malo et suivra la route empruntée à partir du milieu du XVIIe siècle par les négriers qui acheminaient des esclaves jusqu'aux Antilles. Cette course sera un évènement médiatique considérable. Alain y engage son fidèle Manureva. Après dix jours de course, il est en tête et peut logiquement espérer gagner car les vents jusqu'à l'arrivée seront portants et favoriseront son trimaran par rapport à ses poursuivants les plus dangereux qui sont des monocoques. Mais le 17 novembre, sa radio reste désespérément muette. « Où es-tu Manureva » ? des paroles de Serges Gainsbourg qu’interprétera magnifiquement Alain Chamfort. « Où es-tu Manu Manuréva ? Bateau fantôme, toi qui rêvas des îles et qui jamais n'arriva Là-bas. » Personne ne le saura jamais. Le trimaran fut-il éperonné par un cargo ? Se disloqua-t-il dans la tempête ? Entra-t-il en collision avec un orque ? Ce qui est certain, c’est qu'un grand navigateur a trouvé la mort tragiquement.

    LA MER EST IMPITOYABLE

    Ma chanson préférée ? « J’ai fait l’amour avec la mer », répond Didier Pironi à Jacques Chancel lors d’une Radioscopie sur France Inter au printemps 1982. A cette époque, il est vrai, Didier partage la vie de Véronique Jannot. La chanteuse a écrit les paroles. Pierre Bachelet a composé la musique.

    Mais la mer, c’est aussi la guerre. Rage sauvage, lames sournoises, Neptune et Éole affûtent les armes qui tueront les audacieux qui osent les défier. Jalousent-ils leur gloire et les considèrent-ils comme des rivaux ? Possible, probable même à l’examen de la longue liste de leurs victimes.

    En août 1987, Didier Pironi va redevenir pilote de Formule 1 après cinq ans d’un terrible combat. Il pilotera une Larrousse-Calmels motorisée pa Lamborghini.  La mer s’y oppose. Elle guette son moindre faux-pas. Elle ne l’épargnera pas

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     Les amis de Bernard Giroux présents à la course de Poole, au large de l'île de Wight en Angleterre, trouvent le journaliste mal à l'aise avant le départ. Pourtant, la course semble débuter sous les meilleurs auspices. Un moment menacé par un concurrent italien, le Colibri se détache au virement d'une bouée. Grâce aux 1.500 chevaux de ses 2 V12 Lamborghini, il est capable d'atteindre 190 kilomètres heure dans des conditions favorables. A une telle vitesse sur l'eau, tout peut arriver. Quelques dizaines de mètres devant le bolide apparaissent deux vagues laissées par le sillage d'un cargo. Didier Pironi ne ralentit pas sa course. Il bondit sur la première vague, aborde la seconde, saute en l'air … se retourne et retombe à l'envers. Didier Pironi et ses équipiers, Jean-Claude Guénard et Bernard Giroux, sont tués sur le coup.

    A quelques années d'intervalle, deux champions ont trouvé la mort en mer dans l'exercice de leur passion. Par leur gentillesse naturelle et la façon de parler de leurs sports, ils avaient su communiquer à un grand nombre de personnes l'amour de la Formule 1, de la voile et de l'Off-Shore.

    Ils étaient tous deux parfaitement conscients des risques qu'ils encouraient. Plus sans doute que leurs concurrents en raison des épreuves qu'ils avaient déjà traversées.

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    De la mort, Didier Pironi dit: : "elle est omniprésente entre mes parents et moi autour de la table ; nous n'en parlons jamais. Ils ont très bien compris que j'étais heureux de ma vie et n'ont rien fait pour l'entraver. Ils savent que mes passions sont un accomplissement merveilleux. Atteindre ses limites, oui, c'est merveilleux. L'unique chose qui me choque profondément en imaginant la mort, c'est le fait de manquer à quelqu'un, de ne plus être auprès de mes proches, de les rendre tristes".

    Quelques jours avant le départ de la Route du Rhum, Alain Colas répond à un journaliste : "on assume sa part de risque quand on part au large On embarque un certain nombre d'équipements de sécurité précisément parce que l'on a envisagé à tête reposée le genre de dangers qu'on peut rencontrer. On a donc le sentiment de côtoyer un certain nombre de dangers réels. Mais on les assume fort bien et je crois que c'est cette capacité à assumer qui fait la dignité de l'homme".

    La mort affiche parfois cruellement le prix de la passion.

    Teura, la femme d’Alain Colas, lui avait donné trois enfants. Catherine Goux, la compagne de Didier Pironi, était enceinte des jumeaux qui ne connaîtraient jamais leur père. Les médias couvrent les accidents pendant quelques jours, puis l’actualité reprend ses droits. D’autres stars, d’autres drames focalisent l’attention. La vie se monte impitoyable. Le public oublie très vite. Pourtant, au-delà de l’événement médiatique, il reste des familles qui souffrent. Difficile de combler le vide laissé par les disparus. Je ne crois pas que la célébrité calme la douleur. Didier et Alain étaient des compagnons, des fils, des frères, des pères (ou futur père), des hommes de qualité qui aimaient leurs proches et que leurs proches aimaient. Ceux qui ont suivi leurs carrières, qui se sont réjouis de leurs performances, qui ont pensé à eux et à leurs familles dans les moments difficiles, ne les oublient pas.

    Thierry Le Bras

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    Pour des informations complètes sur Didier, rendez-vous sur :
      
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    Didier Pironi, le petit prince de la vitesse, le site de Jan Möller, très intéressant, très complet, très bien illustré :
    http://www.didierpironi.net/index2.htm


    Je signale dès à présent que Jan est aussi l’auteur d’un ouvrage de référence sur Didier :
    Didier, Dreams and NightmaresÉditions Mercian
    (cet ouvrage est écrit en langue anglaise – il est disponible en France à la Librairie du Palmier)

    Je mettrai en ligne la semaine prochaine une bibliographie complète concernant Didier.
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    Les fictions dans l’univers à la fois passionnant et cruel du sport automobile vous passionnent ? Retrouvez les dans les romans de Thierry Le Bras qui racontent les aventures de l’avocat-pilote David Sarel. Didier Pironi est cité dans les deux ouvrages dont les références suivent car il représente pour le personnage principal une référence et un modèle à suivre :
    « Circuit mortel à Lohéac » et « Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans » sont publiés aux Éditions Astoure (diffusées par Breizh).
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